C’est à nouveau une forte personnalité de Bousval qui nous a quittés le 26 décembre.

Dès son arrivée chez nous, Jean Lemal a participé aux activités des Amis de Bousval dont il fut le vice-président et où il manifesta son intérêt pour le village dans des actions bien concrètes, conformes à son tempérament.

Jean, né le 12 avril 1946, était un homme courageux, une force de la nature au caractère bien trempé, toujours prêt à offrir son aide, en bon scout qu’il était.

Jean, né le 12 avril 1946, était un homme courageux, une force de la nature au caractère bien trempé, toujours prêt à offrir son aide, en bon scout qu’il était.

Le scoutisme, avec toutes ses valeurs, c’était son « truc ».

Il était plutôt rebelle à l’autorité, mais il a entretenu des relations proches avec la Fédération des scouts dont il partageait les idéaux.

De Genappe à Bousval, il est passé par toutes les étapes du mouvement scout, depuis le jeune louveteau jusqu’au chef dans toutes les sections. Plus tard, il devint chef d’unité à Bousval au moment où la troupe, quittant Noirhat, s’est installée à Bousval, dans les jardins de la cure.

C’est lui qui a présidé à cet « emménagement » : il a acquis d’anciens bâtiments préfabriqués de l’armée américaine qui, en dernier lieu, avaient servi de logement à des immigrés italiens travaillant dans les charbonnages de la région louviéroise. La tâche à accomplir était considérable : démonter plusieurs maisons en bois, les transporter avec les camions de Tod Romelaer et Cavion puis les reconstruire à Bousval. Jean a bien sûr mis la main à la pâte, mais il a surtout organisé le travail de main de maître en commençant par rassembler toute une équipe dans une ambiance conviviale. Il comprenait que là était la clé de la réussite d’une action c’est-à-dire non seulement le résultat, mais aussi le processus pour y arriver en garantissant une bonne ambiance.

Jean aimait donc le scoutisme, mais il était aussi emballé par le théâtre wallon où ses talents d’acteur étaient appréciés. Les nombreuses et nécessaires répétitions ne le rebutaient pas tant il y prenait du plaisir, tant il aimait rire et faire rire, manifestant là un humour dont il ne se départait jamais ; l’humour, les blagues, c’était le sel de la vie pour Jean, et du bonheur pour ceux qui l’ont rencontré !

Jean avait des intérêts variés : son potager bio à côté de sa maison en torchis rénovée par ses soins, son vieux tracteur emmené dans les cortèges de tracteurs anciens à Bousval, les marches entre amis et avec Eneo, les arbres, ces êtres vivants, en relation avec tous les vivants …

Il se passionnait pour les énergies telluriques, engouement qu’il partageait avec Didier Roussel, son ami de très longue date, rencontré régulièrement en France, dans la Vienne.

Les funérailles de Jean, organisées dans l’église de Bousval, étaient à son image, comme en atteste par exemple le choix du « Petit royaume » de Julos Beaucarne ou du « Paradis blanc » de Michel Berger. Son ami Didier y a témoigné : « Déjà à peine parti, tu occupes un espace énorme dans nos mémoires, une place marquante à plus d’un titre. Quelle patience, Christiane, avec un gaillard qui ne tenait pas en place ! Ici, nous te pleurons, mais impossible de ne pas rire en se rappelant tes farces et tes histoires, que certains gobaient ».