Avec la disparition de Lucien Lebrun, c’est une mémoire du village, une mémoire de près de 90 ans, qui disparaît.
Lucien a connu le Bousval d’avant, le Bousval de ceux qui y naissaient, s’y mariaient et s’y installaient.
Avec lui, c’est tout un passé qui s’en va. Il était intarissable dès que l’on abordait le temps ancien.
Ce temps où il allait marauder les pommes dans les vergers avec Freddy Baillien, un enfant du village devenu curé de Bousval de 1969 à 1976. Ce temps où l’on descendait la rue de l’église en traîneau car il y avait de la neige et l’on pouvait traverser le carrefour sans danger.
Il connaissait tous les anciens avec leurs noms et surnoms et avait des anecdotes à raconter sur chacun.
Qui n’a vu Lucien et Gisèle, son épouse décédée en 2011, sur le pas de leur porte, n’a reçu leur amical bonjour ou partagé un petit verre sur la terrasse ?
C’étaient un peu les grands-parents de la rue, assis dès les premiers rayons de soleil sur le banc devant leur maison. Nous étions habitués à les voir là, dans la cour, presque toujours chez eux, gardiens de nos maisons…
Leur télévision, c’était la rue, le passage sur le trottoir d’en face, les allées et venues vers l’école, le va-et-vient vers la ferme.
Lucien et Gisèle, une vie de village, une vie simple faite d’habitudes et de traditions.
Lucien allait avoir 90 ans, il nous a discrètement quittés pendant les vacances. Nul doute que, depuis les étoiles, il jette encore des petits coups d’œil sur la rue Haute.