Pour notre éditorial, voilà un titre qui se veut une proposition, un encouragement, oserions-nous dire une consigne ?
Nos GSM, nos smartphones sont des outils utiles mais ils ne permettent que des échanges bien succincts, pauvres même pour tout dire.
Autorisons-nous donc le plaisir de la conversation, en famille bien sûr, et avec nos voisins, nos amis et connaissances, avec ceux que nous rencontrons dans le village, village qui vit au travers de tous nos contacts.
Qu’est-ce que la conversation ? Très sérieusement, nous pouvons dire qu’elle est un échange d’informations entre au moins deux individus, portant généralement sur un sujet précis, qu’elle est une forme courante de communication qui permet à des personnes de faire connaissance.
Encore faut-il, comme le chante Thomas Dutronc, « savoir écouter, savoir se parler » sinon, comme l’a écrit La Rochefoucauld : « Ce qui fait que si peu de personnes sont agréables dans la conversation, c’est que chacun songe plus à ce qu’il veut dire qu’à ce que les autres disent ».
Montaigne est plus optimiste : « L’exercice le plus fécond et le plus naturel de notre esprit est, à mon avis, la conversation. Je trouve sa pratique plus douce que toute autre activité de notre vie ».
Il y a conversation et conversation.
Nous pouvons parler des « choses », du temps qu’il fait par exemple, ou du trafic, discussion qui ne nous engage guère mais qui permet de créer un contact, d’entretenir une bonne ambiance, d’aider à construire un lien fondamental entre les personnes, d’amener peut-être à des sujets plus profonds : « Au quotidien, nous ne discutons pas, nous échangeons des informations pratiques. Il faut retrouver le goût du simple bavardage, avec vos enfants notamment. Certes, ils ont appris leurs leçons, fini leur verre de lait et rangé leur chambre. Et si vous vous arrêtiez de les interroger sans cesse pour discuter avec eux ?
Les enfants adorent jacasser, et ils profitent souvent de ces instants privilégiés pour raconter ce qu’ils ont dans la tête et qui parfois les perturbe. Éteignez donc la télévision pendant le dîner !
N’hésitez pas à discuter en attendant votre tour à la caisse du supermarché ou avec vos voisins dans l’ascenseur. Engagez la conversation, vous ne risquez rien, et un peu de spontanéité est si agréable ! ».
Nous parlons souvent des autres, connus ou inconnus (célébrités), et cela peut être positif et négatif (comme nous le savons tous).
Nous pouvons aborder des sujets plus intéressants qui permettent un véritable échange d’idées, l’expression libératrice des émotions, qui améliorent le bien-être : « Les conversations intéressantes génèrent des changements dans notre cerveau ainsi qu’un moyen exceptionnel de se connecter à quelqu’un. Peu de dynamiques sont plus enrichissantes pour l’être humain que cet espace unique où créer des alliances, où apprendre, se surprendre, trouver soulagement et énergie…
Ce que les experts en communication humaine savent bien, c’est que les conversations sont plus que le partage d’un certain type d’informations.
En fait, les conversations intéressantes ont la vertu de provoquer des changements émotionnels d’une grande intensité ».
Conclusion : adonnons-nous au bavardage badin, à la conversation, aux échanges d’idées et de points de vues, aux débats, aux débats politiques (bienveillants) qui sont le ciment de la société. Apprenons-le à nos enfants et petits-enfants.