Nous accolons ici deux titres, car nous constatons combien la vie des gens « de chez nous » contribue à la grande Histoire et à l’histoire du village.

Nous allons vous parler de Roland Balon, qui a donné son nom au Bois Balon.

Roland Balon est né à Léglise le 8 août 1915 et décédé à Ottignies le 29 février 1990.

Il est le fils d’Alin Balon, négociant (1884-1934), et Marie-Hortense Penin (1886-1958) originaires du hameau de Wittimont (commune de Léglise) et décédés tous deux à Bousval.

Roland et ses parents 4/09/1933 

Comme d’autres Ardennais, après la Grande Guerre (14-18), Alin et sa famille « émigrent » en Brabant wallon où il y a plus de travail.

Le 30 août 1936, Roland a 21 ans, il entre au 8e régiment de Ligne.

Le premier septembre 1939, la Belgique est sur pied de guerre et Roland est réincorporé au 16e de Ligne.

Fait prisonnier à Herenthout le 23 mai 1940, il est envoyé au Stalag XIII A à Sulzbach Rosenberg d’où il est libéré le 14 mai 1945.

Là-bas, il subit de mauvais traitements, attestés par des témoins, documentés dans des rapports médicaux et confirmés le 16 mai 1945 par le docteur Dethier (seul médecin à Bousval à cette époque) : il obtient le statut d’invalide de guerre. Il est décoré de la Médaille commémorative de la guerre 40-45 avec 5 barrettes.

Roland sera, comme son père, un négociant et un commerçant avisé tout en fondant une belle famille. Le 12 octobre 1939, il épouse Marguerite Jadot (12 mars 1920 – 12 mai 2006) à Mont-Saint-Guibert ; le ménage aura 6 enfants : Josée, Françoise, Nicole, Bernadette, Cécile (†), Alain (†).

De 1945 à 1964, Roland gère une épicerie très dynamique, le Centra, situé au centre de Bousval, 90, avenue des Combattants. Face à la concurrence, Roland développe une belle habileté à « soigner » ses clients. Ainsi, le vendredi, il livre à domicile dans son automobile Vanguard, gris bleu, en forme de goutte d’eau des années 50.

Le Centra devient une référence à Bousval.

Par la suite, en juillet 1964, après un intermède d’un an, le commerce est repris par Thérésa Niset-Bero, qui avait perdu son mari le jour de son arrivée à Bousval. En 1979, Thérésa arrête pour raison de santé et le bâtiment est vendu à la docteure Godelieve Taelman.

Parallèlement à son activité professionnelle, Roland est pendant des années le trésorier de la section de Bousval de la Fédération des anciens combattants (coprésidents : Arthur Remy et Georges Gossiaux, bourgmestre ; secrétaire : Jules Petit). En 1979, la section comptait 67 membres, dont deux anciens combattants, 2 veuves de 14-18 et 13 veuves de 40-45 qui partageaient un repas chaque année après la cérémonie du 11 novembre.

J’ai un souvenir précis d’une conversation vers la fin de la vie de Roland Balon.

Il me confiait : « Plusieurs anciens combattants se plaignent qu’il y a de moins en moins d’anciens combattants, mais moi j’estime que nous avons confirmé notre victoire, puisqu’il n’y a plus eu de guerre ».

Roland grand-père, avec Isabelle, sa première petite-fille

Revenons maintenant au bois « Balon ».

En bon Ardennais proche de la terre, Roland a investi ses économies dans l’achat de terrains : en Ardenne, le long du Ry d’Hez et, sur les hauteurs de Bousval, un bois fréquenté par les Bousvaliennes et les Bousvaliens, promeneurs, scouts, jeunes, enfants des écoles … un bois lieu de rendez-vous parfois.

C’est ainsi que ce bois est devenu un lieu-dit, tous le nommant « bois Balon ».

Les enfants Balon se souviennent qu’avec leur père, ils y plantaient des petits sapins destinés à être vendus pour la Noël, après avoir grandi. Aujourd’hui, les héritières du bois Balon l’ont vendu à la coopérative « Les Amis du Bois Balon ».