Discours prononcé le 6 juin 2024

Bonjour à toutes et tous,

Merci de votre présence aujourd’hui autour de notre monument du souvenir.

Et particulièrement merci aux enfants de 6e primaire malgré l’absence de M. Tanguy, leur instituteur au chevet de sa fille hospitalisée. Nous lui souhaitons le plus rapide et meilleur rétablissement.

Il y a 80 ans, le temps n’était pas aussi beau lorsque des dizaines de milliers de combattants débarquèrent en Normandie, entamant la voie de la libération de l’Europe.

Nous rendons hommage ce jour à toutes ces personnes qui ont œuvré, souvent au prix de leur vie, à cette liberté dont nous jouissons depuis, et un hommage particulier à Odon Godart, habitant de Bousval, qui participa activement en tant que météorologiste aux équipes chargées de conseiller le haut état-major (https://fr.wikipedia.org/wiki/Odon_Godart). 

Nous  voudrions  toutefois  ne  pas  oublier les habitants  de  Bousval qui  se  sont  également levés contre l’occupant.
Au  mois  d’octobre  de l’année passée, le souvenir  de  Gaston  Paternotte  et  Julien  Fiévez, arrêtés la nuit du 3 au 4 avril 1943 et fusillés au Tir  National  à Schaerbeek, a été commémoré. Nous voulons aussi rappeler que Fernand Bouffioulx, Sylvain Dellis, Joseph Devos et Homère Chabeau ont également payé de leur vie leur participation à des actes de résistance. N’oublions pas non plus Clément Didion, Charles Bouffioulx et Maurice Strens qui furent également arrêtés la nuit du 3 au 4 avril 1943 et condamnés aux travaux forcés en Allemagne.

Voici le témoignage de Michel Strens, fils de Maurice, qui s’excuse de ne pouvoir être présent ce jour.

« Je me rappelle que mon père faisait des cauchemars, revivant en rêve les atrocités qu’il avait vécues.

Il parlait très peu de ses souvenirs de Breendonk.

Un jour d’été, j’avais 15 ans, mon père revenait d’avoir travaillé au jardin. Je vis les nombreuses et larges cicatrices sur son dos, traces des sévices subis. A Breendonk, les prisonniers remplissaient des wagonnets de terre qu’ils poussaient en dehors du fort, entourés de gardiens qui les maltraitaient.

Mon père m’a dit avoir mangé de l’herbe tellement il avait faim, il ne pesait plus que 35 kilos lorsqu’il fut jugé et condamné à 6 ans de travaux forcés en Allemagne. Ses conditions de détention y étaient meilleures. Il dut fabriquer des pièces pour l’aviation. À la fin de la guerre, il échappa de peu à la mort lors des bombardements alliés sur les usines allemandes et fut libéré par les Américains le 27 mars 1945 et revint à Bousval le 12 mai ».

Ce témoignage, tout en simplicité, nous fait comprendre toutes les souffrances et privations subies.