« Histoire d’un virus qui voyage en troisième classe »
Le Cercle d’histoire et d’archéologie du pays de Genappe vient de publier une excellente et très complète étude sur la grippe espagnole de 1918 : cet ouvrage a été réalisé par la Bousvalienne Coline Gérard dans le cadre d’un séminaire d’histoire contemporaine dirigé par les professeurs Emmanuel Debruyne et Laurence van Ypersele à l’UCLouvain.
Coline Gérard a tenté d’étudier dans quelles mesures les facteurs socio-économiques subséquents à la Grande Guerre furent décisifs dans le retentissement du virus à Genappe : comment s’est-il diffusé, quelles ont été ses « proies » ? Quelles sont ses potentielles origines à Genappe ? Comment ont réagi les différents acteurs face à cette maladie meurtrière ?
Elle a consulté des études anciennes et récentes, des publications du Cercle d’histoire mais aussi les archives communales, paroissiales, la presse nationale et locale, et les archives générales du Royaume.
Ce travail très complet présente de nombreuses annexes : le regroupement des professions en catégories socio-professionnelles, une analyse des réseaux de personnes mentionnées sur les actes de décès avec des liens hypothétiques en- tre les personnes d’un même patronyme, un tableau du nombre de décès et de la surmortalité par sexe durant la deuxième vague de grippe espagnole à Genappe…
La table des matières est une très bonne synthèse de son travail.
Elle présente tout d’abord le grand Genappe qui, depuis la fusion des communes de 1977, englobe Genappe, Vieux-Genappe, Baisy-Thy, Ways, Glabais, Loupoigne, Houtain-le-Val et Bousval. Toutes ses statistiques concernent cet ensemble.
Elle expose ensuite l’origine de la grippe espagnole et son arrivée à Genappe.
Elle précise les trois phases de son expansion soit :
1) La période juillet-aout 1918,
2) La phase la plus meurtrière du 25/09/1918 au 1/12/1918,
3) Le regain de janvier et février 1919.
Des conclusions, nous retenons plus particulièrement :
– La grippe espagnole a fait plus de morts que la guerre 14-18, mais des morts moins « glorieux ».
– La fin de la grippe a correspondu avec l’armistice du 11 novembre, si bien que la troisième vague du début 1919 est probablement due à un relâchement de la prévention.
– De manière générale, le fléau semble avoir touché les classes les plus fragiles du point de vue économique ; nous comprenons là le choix du titre « Un virus qui voyage en 3e classe » !
L’ouvrage (88 pages) présente une importante bibliographie et une liste onomastique (= qui concerne les noms propres) précieuse pour les généalogistes.
Prix de vente : 15 € pour les membres du CHAPG, 18 € pour les non-membres (Frais de port : 6 €). POL
Renseignements et commande : annedg13@gmail.com.