Note de Luc Machiels
extraite du dossier budget participatif 2020 « projet d’hydroélectricité à Genappe ».
Comparaison de l’énergie hydraulique et de l’énergie tirée du charbon
Voici quelques chiffres (indicatifs et approximatifs) qui permettent de comparer la machine hydraulique et la machine à vapeur telles qu’elles fonctionnaient à la filature Breuer en fin du XIXe siècle.
Pour cette usine située sur la Dyle à de Basse Laloux, on peut faire les hypothèses suivantes : une hauteur de chute de 4 m et un débit de 0,25 m³/s. Dans ces conditions (et en supposant un rendement de 60%), la puissance mécanique utilisable développée par l’installation hydraulique serait de 5,9 kW, soit 71 kWh d’énergie produite en 1/2 journée (12 h). Notons qu’il y avait un bassin de retenue, donc il est aussi possible que le débit ait été plus grand – correspondant au volume supplémentaire d’eau retenu pendant la nuit, lorsque les machines n’étaient pas en activité.
Pour les machines à vapeur, le rendement total, à cette époque, est probablement d’environs 6-7%. Étant donné un pouvoir calorifique du charbon de 8,9 kWh par kg, il faudrait 132 kg de charbon pour fournir l’équivalent des 71 kWh produits par la machine hydraulique en 1/2 journée.
Or, d’après le livre de G. Deltour « Si Bousval m’était conté » (page 67), on sait que les ouvriers ramenaient 500 kg de charbon par jour (5 brouettes de 100 kg) de la gare de Genappe à la filature Breuer à Basse Laloux (Bousval). L’énergie mécanique développée par la machine à vapeur correspond donc à 3,8 fois l’énergie mécanique disponible développée par l’installation hydraulique (si on suppose que les machines fonctionnent 12 h par jour).
La machine à vapeur permet donc de démultiplier la capacité industrielle du site. L’avantage pour l’entreprise est de permettre sa croissance en s’affranchissant de la limitation naturelle de l’énergie hydraulique disponible.
Électricité
En 1916, la commune de Bousval donne à Victor Lalieux le droit exclusif de fournir l’électricité nécessaire aux usages public et privé de la commune et de ses habitants. Il installe des machines actionnées par une turbine dans les anciens bâtiments de la forge, puis les transféra à l’actuel n° 85 de l’avenue des Combattants, produisant de l’électricité à l’aide d’une machine à vapeur et plus tard, d’un moteur à essence.
Le réseau de distribution ne dépassait guère les maisons du centre. Les abonnés n’avaient pas de compteur et ne pouvaient généralement utiliser plus d’une lampe. Cette électrification insuffisante (mais bien des communes voisines nous enviaient pourtant) allait durer jusqu’en 1927. (G. Deltour, « Si Bousval m’était conté » page 93)
C’est donc en 1927 que le conseil communal confia à la Cie Auxiliaire d’électricité l’électrification de la commune, étendue à tous les hameaux. (G. Deltour, « Si Bousval m’était conté » page 95)